Live Poker Tournament Action PokerStars
Home / Faire face aux 3-bets

Faire face aux 3-bets

janvier 21, 2020
par PokerStarsSchool

Lorsque nous défendons notre range face aux 3-bets, notre but, c’est de trouver l’équilibre parfait : il faut d’une part empêcher l’adversaire de tirer profit des 3-bets avec des mains faibles, mais il faut d’autre part éviter de trop suivre, car cela nous ferait perdre trop d’argent contre les ranges de pure value. bases du poker,stratégie poker 6-max,conseils poker cash game,cours de poker Lorsque nous défendons notre range face aux 3-bets, notre but, c’est de trouver l’équilibre parfait : il faut d’une part empêcher l’adversaire de tirer profit des 3-bets avec des mains faibles, mais il faut d’autre part éviter de trop suivre, car cela nous ferait perdre trop d’argent contre les ranges de pure value. Dans les faits, nous supposons qu’un joueur régulier inconnu va constituer sa range de 3-bet d’un savant mélange entre des mains fortes et des mains faibles. Je n’aborderai plus la question des joueurs récréatifs dans cette partie du cours. Il suffira de dire pour le moment que ces joueurs ont une range de 3-bet beaucoup plus serrée que celle de la moyenne des joueurs réguliers. Pour suivre, il faudra donc favoriser des mains avec de bonnes cotes implicites qui peuvent toucher des jeux très forts comme des cartes assorties et des paires servies. Il faudra éviter les mains dominées comme AJo, à moins que la cote offerte soit irrésistible.

Défendre la moitié du temps

En fonction de la partie, nous devrions chercher à défendre notre range d’ouverture contre un 3-bet entre 45 et 55 % du temps. Lors des parties aux enchères les plus basses, nous sommes plus susceptibles de rencontrer des joueurs suivant une approche plus basique et devrions respecter leurs ranges de 3-bet en nous rapprochant d’une stratégie de défense autour des 40 %. Cette fréquence de défense est également adaptée aux parties en live à des enchères de 1/2 € et 2/5 €, car les ranges de 3-bet sont très serrées. En allant vers des enchères plus élevées, nous allons faire face à des adversaires qui mettent plus de pression et qui recherchent la fold equity. Il est alors préférable de défendre environ 55 % du temps. Pour trouver un équilibre optimal face aux 3-bets, nous devons prêter attention à deux choses : la range et la position.

Prise en compte de la range

Comprendre où nous en sommes dans notre range d’ouverture, c’est comme chercher un interrupteur dans le noir : vous avez plus de chances d’y arriver si vous connaissez bien les alentours. Un exercice utile pour vous préparer à affronter les 3-bets est d’analyser vos ranges d’ouverture depuis chaque position et de compter les combinaisons de chacune d’elles. Ensuite, choisissez une fréquence de défense en fonction de l’agressivité de la partie que vous jouez en termes de 3-bet et multipliez vos combinaisons de départ par ce pourcentage. Vous obtenez ainsi le nombre total de combinaisons que vous devriez chercher à défendre contre un joueur standard du groupe d’adversaires. La prochaine étape, c’est de déterminer les combinaisons que vous allez utiliser pour atteindre cette fréquence de défense et de les diviser en trois. Au sommet, vous avez les 4-bets pour value, au milieu les mains avec lesquelles suivre, puis quelques 4-bets en bluff pour équilibrer le tout. Pour les bluffs, choisissez des mains qui ne sont pas assez fortes pour suivre, mais qui ont suffisamment de potentiel pour toucher quelque chose au flop de temps en temps si l’adversaire a la désobligeance de suivre notre 4-bet. Globalement, nous pouvons définir notre stratégie de défense de la façon suivante :

On peut dire de cette stratégie qu’elle est une approche polarisée de défense contre les 3-bets et que c’est la meilleure façon de gérer ce genre de situations. Notez que nous abandonnons notre range de 4-bet en bluff quand nous pensons que l’adversaire est trop fou pour passer face à un 4-bet ou trop serré pour avoir relancé au départ avec autre chose qu’une premium.

Prise en compte de la situation

Suivre aveuglément des tableaux n’est pas la meilleure façon de gagner au poker. Tout en se référant à des tableaux pour nous familiariser avec les principes qui régissent notre stratégie de défense, nous devons être vigilants et capables d’ajuster les mains que nous défendons en fonction des facteurs qui rendent chaque situation unique. Par exemple, considérez la circonstance particulière suivante :

  • Si la taille du 3-bet de notre adversaire est trop petite et améliore de manière importante nos cotes de pot, nous devons élargir notre range de défense, en y ajoutant en particulier des mains à fortes cotes implicites comme des petites paires, des connecteurs ou des gapers assortis.
  • Hors position, nous devons adopter une fréquence de défense plus serrée et en position, un peu plus large.
  • Si les tapis sont plus profonds, les mains pouvant toucher des combinaisons fortes comme les paires et les cartes assorties et/ou connectées voient leur valeur augmenter. Les grosses cartes dépareillées perdent de la valeur.
  • Avec des tapis peu profonds, il faut favoriser les mains de défense qui vont souvent toucher des paires fortes et pourront partir à tapis post-flop de façon profitable.

Exemple – Bouton contre les blinds

Depuis le bouton, il est rentable d’ouvrir en vol avec énormément de mains grâce notre fold equity pré-flop qui s’ajoute à notre avantage de position post-flop. Cela signifie que nous ouvrons avec un grand nombre de mains et qu’il faudra en défendre un certain nombre pour atteindre notre objectif de défense. La plupart des adversaires, même en ligne à des niveaux d’enchères très bas, vont exercer à juste titre de la pression sur notre range d’ouverture dans cette situation, car ils savent très bien que nous allons relancer entre 600 et 800 combinaisons (une range d’entre 40 et 60 % des mains).

Si nous ouvrons de manière standard à 2,5 BB et que l’adversaire surrelance également de manière standard à 9-10 BB, nous allons réagir par défaut de la façon suivante : en vert les mains pour 4-bets pour value ; en bleu foncé les mains pour suivre ; en rouge les mains pour les 4-bets en bluff. Nous passons les mains en bleu clair face aux 3-bets et les autres mains ne sont pas relancées pré-flop.

Ici, notre range de 4-bets pour value est peut-être plus serrée que ce qu’on pourrait penser. Il est très important de comprendre la différence entre les mains qui sont devant la range moyenne de 3-bet de l’adversaire et les mains qui sont devant la range avec laquelle l’adversaire va faire un 3-bet et rester dans le coup face à un 4-bet. Comme nous l’avons déjà vu à propos du value bet, la première définition ne suffit pas pour faire un value bet alors que la seconde correspond à ce que nous voulons. Alors qu’une main comme AQs ou JJ est largement devant la range de 3-bets de l’adversaire, il faut savoir que beaucoup de joueurs, face à un 4-bet, réagissent soit en passant, soit en faisant tapis (après tout, c’est la façon la plus simple de jouer). Il en résulte que s’il est difficile de suivre un tapis avec une main, cela veut dire qu’au départ, elle n’est pas assez forte pour faire un 4-bet.

Ici, parmi les mains avec lesquelles nous suivons, nous avons des grosses cartes dépareillées qui vont souvent toucher une top paire, des mains polyvalentes comme des cartes moyennes assorties et des paires moyennes et quelques mains plus basses comme 66 et 87s qui comptent plus sur les cotes implicites. En défendant, le but n’est pas nécessairement de gagner de l’argent lors de la main, mais de mieux se débrouiller qu’en passant, ce qui nous coûte 2,5 BB par main. Nous voyons ce concept appliqué dans notre cinquième partie (Suivre une ouverture), en particulier lorsque nous analysons nos cotes de pot favorables depuis la grosse blind. Il est juste de dire que pour certaines des mains en bleu du tableau ci-dessus, suivre est à peine plus intéressant que passer si les niveaux de compétence post-flop sont équivalents.

Enfin, en rouge, les 4-bets en bluff privilégient les bloqueurs. Souvent, l’adversaire va chercher à faire tapis après un 4-bet pour nous empêcher de réaliser notre équité lorsqu’il a le haut de sa range. Par conséquent, détenir un As ou un Roi va augmenter notre fold equity et réduire la fréquence de relance à tapis de l’adversaire en enlevant du paquet certaines combinaisons de AA, KK et AK. Toutes choses étant égales par ailleurs, A5s sera un 4-bet en bluff plus efficace que Q9s et nous choisirons donc des combinaisons comme A5s qui offrent de bons bloqueurs et une certaine jouabilité post-flop lorsque nous sommes suivis.

Conclusion

Beaucoup de joueurs n’aiment pas participer à des parties où l’on voit beaucoup de 3-bets. Comme nous l’avons vu, une bonne préparation et une prise en compte de la situation sont cruciales pour s’adapter à ce nouvel environnement. Pour combattre les joueurs qui font souvent des 3-bets, pas besoin de devenir ultra agressif, nous avons simplement besoin d’une stratégie solide préparée avec soin avant de plonger dans l’action, ainsi que d’une vigilance permettant de la modifier au fur et à mesure que nous enregistrons des informations sur nos adversaires.

Articles liés

Dernies articles

Apprenez le poker avec Pokerstars Learn, entraînez-vous avec l’appli PokerStars